Une rencontre entre deux artistes qui partagent une attraction particulière pour le monde végétal, en particulier à l’état d’abandon, retranscrit en photographie pour Yann Monel ou interprété dans deux medium antagonistes que sont le faux-bois et le papier découpé pour Gregory Everingham.

Vernissage le Jeudi 11 Mai 2017
Exposition du 12 mai au 13 Juillet 2017

Gregory Everingham est originaire de Papouasie Nouvelle Guinée. Il habite et travaille en France depuis près de 30 ans.

Avec des découpages de papiers extrêmement fins, et avec une multitude de détails, Gregory Everingham dessine des scènes fantastiques faisant appel à l’imaginaire mythologique païenne. Profondément inspiré par ses années d’enfance passées dans la végétation luxuriante de son ile d’Océanie, et sa fascination vis à vis des croyances aborigènes, ses créations constituent une véritable ode à la mère-nature.

Cette inspiration constante de la nature dans ses créations l’amène quelques années plus tard à travailler le “faux bois”, un savoir-faire datant du XIXème siècle, résultat de la découverte du ciment associé à la mode du “retour à la nature” concrétisé dans le style des jardins romantiques, et dont le parc des Buttes Chaumont constitue l’exemple le plus caractéristique. Grégory Everingham réalise alors plusieurs séries de sculptures et mobilier d’extérieur. Le “faux bois” qui parait comme “usé par le temps” représente ici une façon de “créer de la nature”, tout en cherchant l’Histoire, dans celle-ci.

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Yann Monel est né le 6 décembre 1966 à la Flèche dans la Sarthe.
Avant tout jardinier puisqu’il a été formé à l’école du Breuil, il jardine aujourd’hui davantage avec l’image car il a choisi la photographie pour écriture.

Sa structure de production d’images s’appelle “Humus”, en révérence à cette matrice fondamentale qu’il observe constamment dans son jardin, “Humus” constitue un territoire fertile à la réflexion sur la représentation du jardin, à la création de livres, et de vidéos.

Passionné par le “Tiers Paysage”, conceptualisé par le paysagiste Gilles Clément, cette notion qui renvoie au “Tiers Etat” et non au “Tiers Monde” a inspiré Clément en référence au pamphlet de Siesyes en 1789 :

“Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? – Tout.
Qu’a­-t-il fait jusqu’à présent ? – Rien.
Qu’aspire-t-il à devenir ? – Quelque chose.”

Yann Monel est ému par ces lieux délaissés par l’homme, où la nature reprend ses droits, et qui rassemblent une diversité biologique qui n’est pas à ce jour répertoriée comme richesse. Le “Tiers Paysage” représenté dans ses photos est ainsi un espace n’exprimant “ni la soumission, ni le pouvoir”.

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La série présentée à la Galerie Umcebo (Grands formats 90x110cm sur alu dibon) a fait l’objet d’une exposition à la Villa Romana en 2016. Un tirage est également présenté actuellement au Grand Palais à Paris, dans le cadre de l’exposition Jardins aux côté d’une série de 53 tirages présentant “la fable du jardin” de Yann Monel.