La Galerie Umcebo a imaginé une exposition associant deux photographes, l’une française et l’autre taïwanais, ayant travaillé et photographié les deux principales métropoles de Taïwan: Taipei et Tainan.
A travers leurs séries “Close On” et “The Sleepless”, Elodie Lachaud et Mu-Shen Yen apportent un point de vue différent sur le quotidien et l’animation de ces deux villes taïwanaises.Vernissage le 8 Octobre, en présence des artistes.
Exposition du 10 Octobre au 31 Octobre 2019
Elodie Lachaud – Close On
Espace intime et espace public.
Elodie Lachaud cherche à capturer l’énergie et l’âme des lieux qu’elle traverse…
Ses recherches artistiques tournent autour du mouvement, de l’espace, de la mémoire et de l’intime.
A la fois, introspectifs et rétrospectifs, les voyages nourrissent sans cesse sa créativité.
En février 2018, elle effectue une résidence d’artiste à Tainan. La ville lui inspire une série photographique, une installation vidéo et plusieurs performances. A travers ces média, Elodie Lachaud fixe des traces fantomatiques, mélange d’émotions, d’états sensitifs, de questionnements, de prises de conscience et de regards sur ce qui l’entoure.
A Tainan City, il est coutume de faire sécher son linge, sur des portants ou bien de les suspendre sur le mobilier urbain. Ainsi les vêtements changent de place durant la journée, à la recherche du soleil ou du vent. Les occupants des maisons ont aussi l’habitude de s’installer devant les maison, sur la chaussée, pour échanger entre voisins et amis.
Au prétexte de chercher du bubble tea, Elodie Lachaud arpente les rues du centre ville, et photographie les témoignages de la vie quotidienne dans les moindres détails.
Elle cherche ainsi à connaitre les habitants de la ville à travers les traces qu’ils laissent, essayant de repérer les membres d’une même famille ou de deviner les conversations.
La série montre des rues dépourvues de présence humaine, mais résolument vivantes. La compagnie des habitants, représentés par les vêtements qu’ils ont porté, ou les chaises vides sur lesquelles ils se sont assis, se devine dans chaque cliché.
Mu-Shen Yen – The Sleepless
Que ce soit à l’Est ou à l’Ouest, de jour comme de nuit, les villes sont l’exposition collective des civilisations humaines. Pour diverses raisons, la nuit semble charmer et ensorceler la population, et nous avons besoin de toutes sortes de lumière artificielles pour voir vrai le visage de la ville. En d’autres termes, la ville la nuit est un examen encore plus attentif de la civilisation humaine.
“J’erre dans la ville la nuit et j’écoute son appel. La relation que les gens entretiennent avec une ville est complètement différente le jour de la nuit. Pendant la journée, les envies et nombreux désirs des humains sont apparents, masculins, collectifs. Mais la nuit, ils sont cachés, obscurs et, plus important encore, ils sont privés. Nous sommes plus honnêtes en montrant ces envies et désirs la nuit que le jour. La nuit, la ville est calme en apparence, mais elle fourmille des besoins, des quêtes et des conflits exprimés par les gens qui l’habitent. Taipei. La ville dans laquelle je vis, la ville dans laquelle j’exprime mes envies et mes désirs; mais est-ce que je comprends vraiment sa réalité cachée?
Comme beaucoup de photographes, je consens qu’essayer de photographier une ville entière est une entreprise ambitieuse, presque impossible.
Par conséquent, cette série d’images n’est pas pour moi une tentative de débattre de la réalité de la ville de Taipei.
Chacune de ces photographies n’est qu’un simple reflet de ce que mes sens ont vécu au moment du cliché. Ces indices fragmentés permettront au public de reconstruire la ville que j’appelle
“The sleepless”.