La série “Oaxaca, Rhythmes et Croyances” du photographe mexicain Frank Coronado décrit les traditions et célébrations de sa ville, issues d’un mélange très particulier entre des racines préhispaniques et une foi catholique bien préservée.

Vernissage le mardi 19 Mars 2019 de 18h30 à 21h30 en présence de l’artiste

Exposition jusqu’au 19 Avril 2019


Frank Coronado dépeint cette ambiance pittoresque avec une série percutante en noir et blanc. (Seules les scènes de veillées au cimetière sont en couleur, illuminées par l’éclat des nombreuses bougies). Un choix qui donne de l’intensité, mais aussi une certaine retenue à des scènes pourtant très colorées.
Cette relative gravité contraste avec l’agitation qui règne, car la cérémonie est tout sauf triste, et tous les bruits transparaissent à travers les images.
Des rythmes des musiques de fanfare aux crépitements des pétards, des mouvements cadencés par les cuivres aux tintement des clochettes d’apparat sur les costumes, tout évoque la fête et la gaieté, mais Coronado aime à brouiller les pistes par des cadrages surprenants.
De même, la singularité des certaines scènes en marges des parades, avec des personnages sortis de leur environnement festif ont un coté surréaliste.
Une attention particulière est à porter aux regards, parfois saisis au travers un masque ou sous un épais maquillage, toujours profonds, et qui semblent interroger le spectateur sur sa crédulité.

Oaxaca est le 5ème État du Mexique, mais la ville abrite également 18 des 65 groupes ethniques du Mexique, ce qui en fait l’un des États les plus cosmopolites du pays. Les nombreuses langues autochtones, traditions, cultures, textiles et la gastronomie variée ajoutent à la richesse de cet État qui contribue largement à l’héritage mexicain.

En dépit de la modernisation, et de l’arrivée des nouvelles générations et de nouvelles religions au sein de l’État, les célébrations d’Oaxaca ont toujours la capacité de rassembler. Les préparatifs peuvent commencer plusieurs jours à l’avance, ce qui donne lieu à des festivités supplémentaires. Les célébrations du saint patron peuvent ainsi durer des jours, voire des semaines. À Oaxaca, dans une fête, on trouve toujours: de la musique, au moins une fanfare et un mezcal pour tout le monde (une boisson alcoolisée distillée à base de différents types d’agaves).

De nos jours, toutes les générations, des plus âgés aux plus jeunes, participent à ces festivités pour assurer la continuité des traditions. Il existe des communautés où les enfants apprennent à jouer d’un instrument avant même d’apprendre à écrire.

Il y a toujours une excuse pour organiser une fête à Oaxaca. On célèbre non seulement la vie mais aussi les morts, ce qui pourrait, ailleurs, être synonyme de tristesse.

Longue vie à Oaxaca et à ses fêtes.